Cher journal,
Qu’est-ce que j’écrivais hier ? un semblant de vie normale … une chapitre qui se tourne …. Si c’est vraiment un autre chapitre et bien il ressemble vraiment au précédent. Comme je le craignais l’histoire se répète.
Ce matin, je me motive à avancer, tourner la page. Je pars pour mon footing. J’ai choisi un bord de plage où je vais de temps en temps et où je n’ai jamais croisé personne. Assez rapidement, je me rend compte que le groupe a besoin d’agents. J’aurai voulu parler avec l’intrépide de mon retour dans le groupe. Je peux être présente physiquement du moins en partie, mais est-ce que je suis vraiment apte à encore réagir comme il le faut ? Mais tout se fait assez vite et je dois garder mes doutes pour moi. J’abrège mon footing pour revenir plus vite. Je reviens à l’entreprise et vais me changer. L’équipement que j’avais pris l’habitude de porter, me semble lourd, et je sens bien qu’il va falloir forcer un peu.
Nous effectuons notre contrat comme d'habitude, rien à vraiment changé a part que j’ai l’impression de ne rien faire. En fait ce n’est pas qu’une impression. Arrivés à la vente, j’oublie à quel point le tempest est haut … je me réceptionne sur le mauvais pied, et une erreur, une. Je me met en retrait le temps que la douleur se calme. J’arrive à prendre un peu de temps pour rigoler un peu avec l’intrépide avant le début de la vente. J’aimerai bien que notre complicité vienne d’autre chose que la peur qu’il m’arrive quelque chose.
Après le contrat, sur la route du retour pour l’entreprise, un des membres des irlandais m’appelle comme un enfant qui a perdu sa maman. Je cherche mon chef, vous savez-pas ou il est, qu’il me dit. Je lui dit que vu les relations et vu ce qu’ils m’ont fait, c’est sacrément osé de venir me demander un renseignement. Je lui dit que je ne lui dirai rien et je raccroche. Nous passons rapidement à l’entreprise. Nous attendons une livraison de voiture où le client ne viendra finalement pas, et une livraison de fer. A peine le temps de décharger que la Vegas me contacte, ils m’attendent, je suis en retard. Il faut aller toujours plus vite. Max est passé en vitesse, je ne sais pas s’il voulait quelque chose en particulier mais je n’avais pas vraiment le temps de parler. Je réceptionne le charbon et nous partons en direction de notre prochain contrat.
Le groupe était déjà sur place lorsque nous sommes arrivés. La fatigue commence déjà à se faire sentir et je m’accorde une pause pendant le début du contrat. Nous partons direction la vente et au beau milieu du lac de sel, le cauchemar reprend. Mon téléphone sonne, je répond.
Bonjour je suis un des Irlandais, j’ai monsieur Haytham Kenway avec moi. Je sais ce qui est arrivé à mon chef, est-ce que vous avez un dernier mot à lui dire ?
J’ai du mal à réaliser, je ne sais pas comment réagir, la colère commence à m’atteindre, j’essaye de voir s’il y a moyen de le laisser tranquille, de savoir où ils sont. Il n’y aucune négociation ou dialogue possible. Il me raconte que son chef était quelqu’un de bien, qu’il n’a jamais fait de mal ou torturer quelqu’un. C’est une blague ? il veut vraiment que je m'énerve celui-là. Il veut vraiment que je dise adieux à mon meilleur amis par téléphone avec lui comme intermédiaire ? Qu’il aille au diable, s’il n’y a aucun moyen de le raisonner, il n’aura pas le plaisir de m’entendre souffrir. Je lui explique très clairement ce que je pense de lui. Il ressemble à son chef, il est fermé, buté, il est vraiment un connard. Je rage, il ne veut pas me dire où il est. Pourtant, je suis prête à tout laisser en plan pour aller le choper enfin pouvoir me venger de quelqu’un. Mais rien y fait, cela ne suffit pas, il raccroche. Je reprend la route, mais franchement j’ai pas du tout envie de travailler là. Je suis prête à péter un cable, le client est dans le même véhicule que moi en plus et ça m’énerve encore plus qu’il assiste à tout ça. J’appelle l’intrépide, sinon je vais tout lâcher. Je lui explique, il sait comme moi que nous sommes dans l’impasse, sans connaître sa position on ne peut pas faire grand chose. J’arrive rapidement sur le lieu de vente. J’essaye de trouver le numéro d’un gendarme que je connais mais aucun n’est en service. J’envoie un message d’urgence à la gendarmerie qui me rappelle aussitôt, je n’ai que peu d’informations à leur communiquer, ce qui m’énerve d’autant plus. Je raccroche, je fais les cents pas, je peux pas rester là à rien faire c’est pas possible.
Avant de partir Haytham m’a dit de ne plus faire confiance aux petites souris. Apparemment elles ont changé leur fusil d’épaule, ce qui me fait du mal, mais ce qui expliquerait les récents événements. Mais même si rien est sûr, tant pis j’appelle une des petites souris. J’ai bien compris que c’était pas sa faute, mais je lui ai crié dessus, parce que j’en avais besoin et qu’il me fallait, là, tout de suite, un coupable. Depuis quand ils s’en foutent de nous ? Depuis quand ils nous vendent à l’ennemi ? Je m’en veux d’avoir crier sur la seule personne qui est venue vers moi, mais la détresse s’est transformé en colère contre eux. Heureusement il ne l’a pas mal pris et il a compris qu’il pouvait agir, ce qu’il m’a immédiatement proposé de faire et ce qui m’a fait regretté d’avoir été si dure.
A la fin du contrat de décide de partir seule, j’ai déjà impliqué le groupe la dernière fois et ça s’est mal terminé, autant que cette fois-ci cela se passe autrement. Je reçois pas mal d’appels de la GN mais c’était plus pour prendre des infos qu’autre chose et des infos à leur donner j’en avais pas des masses. Arrivée à l’entreprise, je remarque une citerne d’une couleur que je ne reconnais pas, à une place où je ne la met jamais à l’entrée de la AriSteel. Et même si l’intrépide n’est plus là j’ai l’impression d'entendre sa voix. Ne t’approche pas de ce véhicule, on ne sait pas ce qu’il pourrait y avoir dessus. Je me change, la GN viens me voir pour entendre encore une fois que je n’avais pas grand chose à leur dire. Ensuite des petits plaisantins sont venus dans l’entreprise et sous mes yeux ont essayé de piquer les voitures s’y trouvant. Je leur somme de partir, c’est pas le moment, je suis énervée. Mais ou est mon arme putain. Je me sens diminuée physiquement, impossible de retourner à temps chercher mon arme, fais chier, pourquoi rien ne va.
Après quelques minutes, je me décide à partir quand je vois deux personnes s’approcher de moi. Je descend par politesse. C’est Shev et un de ses amis. Il me demande ce qu’il se passe, je lui dit qu’il s’agit d’Haytham, je lui explique la situation. Je ne le connais pas vraiment bien mais bon, s’il peut aider Haytham… je ne sais pas j’aurai peut-être pas dû parler, mais j’avais besoin d’extérioriser, ça fait beaucoup pour si peu de temps. Nous discutons et des clients commencent à s’impatienter pour le garage. J’ai juste un véhicule à vendre, je me dit que ça va être rapide. Et puis finalement c’est deux véhicules, puis trois, puis cinq … Shev m’envoie un message, j’ai envie d’aller lui parler, mais au garage c’est dur d’être tranquille. Je fini par fermer le garage dans la précipitation quand Shev me le demande.
Je ne connais pas ses réelles intentions mais pour l’instant je n’ai pas ressenti de choses négatives, je n’arrive juste pas à discerner son but. Il m’a juste parlé d’un endroit, je me doute de quoi il parle mais, je n’arrive pas trop à comprendre quelle est sa réelle implication. Enfin je suppose que si j’ai à le savoir, il me le dira. Il me demande de monter avec lui, je m’exécute. Je lui demande où on va et qu’est-ce qu’il y a. Il me répond que ce n’est pas à lui de me le dire. Ok, donc on rejoint quelqu’un, mais ça reste stressant, mais bon est-ce qu’il peut vraiment arriver encore un malheur de plus aujourd’hui ? Je pense au fond de moi que l’intrépide aurait pu dire oui. J’essaye de ne pas céder à la psychose. Il ne va rien te faire, rassure toi Marie. S’il montre le moindre signe suspect, je me défendrai, ou du moins j’essayerai.
Mais finalement tout va bien, nous nous rendons à l’hôpital de Kavala. Un médecin vient me voir et me demande si je suis un proche d’Haytham. Il m’emmène dans sa chambre. Il est allongé sur un lit blanc. Il est entouré d’un tas de machine. Il a des perfusions, différents bipbip pour vérifier qu’il va bien, une assistance respiratoire. J’ai pu le voir, le visage, les bras marqués par les coups. Mais qu’est-ce qu’il a fait ? Assez rapidement, le médecin me rassure. Ses jours ne sont pas en danger, mais la souffrance physique était trop importante pour que les anti-douleurs suffisent, les médecins ont donc décidé de le plonger dans un comas artificiel quelques jours. Physiquement, il devrait se remettre, par contre moralement, cela risque de l’impacter davantage. Le médecin m’a prévenu qu’il parlerai s’il aurait envie mais qu’il ne faudrait pas le forcer. Il m’a laissé un court instant seule avec lui.
Nous sommes ensuite sortis de l’hôpital, j’étais tellement persuadé que c’était la fin pour Haytham que je percevais ça presque comme un soulagement. Même si je vois qu’il ne va pas bien, il est en vie, pour l’instant ça servira de bonne nouvelle. Shev a proposé de me raccompagner, mais j’ai décliné son invitation, préférant rentrer seule. En sortant de l’hôpital, tout était calme, la pression est redescendue. ll faut juste attendre que ça aille mieux maintenant. je me suis mise à marcher un peu dans les rues de Kavala, qui étaient désertes. Je ne savais même plus à quoi penser tellement la situation est complexe, elle a l’air de s’arranger au fur et à mesure des jours avant de s’empirer un peu plus à chaque fois. Est-ce qu’il y a vraiment un sens à tout ça ? Je reprend mon téléphone, encore un appel manqué de la gendarmerie et un message. Je leur demande s’ils ont encore besoin de moi. Ils répondent qu’ils viennent me chercher. Comme après un effort sportif, la pression redescend et la fatigue arrive d’un coup avec la douleur. Je vois un hélico de gendarme, je me hisse dedans. J’actualise leurs informations. Haytham est à l’hôpital, on ne peut pas vraiment dire qu’il va bien, mais au moins il est en vie. Le gendarme, sympathique, me propose de me ramener dans mon entreprise. J’essaye de garder bonne figure devant lui et ses collègues. Ils ont fait ce qu’ils ont pu et je le sais. Il essaye de me persuader que leur situation est difficile et je le sais. Il me conseille de ne pas revenir à la AriSteel, que l’entreprise est un symbole la résistance, que c’est pour ça qu’on est pris pour cible. Je n’aurai pas du tout qualifié ça comme ça. Je l’écoute bien sûr, mais cela fait une semaine que je délaisse mes deux entreprises et la situation n’a fait qu’empirer. Je ne voulais pas vraiment débattre mais je pense au contraire avoir trop délaissé mon entreprise. Le gendarme m’a beaucoup parlé. J’essayais de tout faire pour rester correcte face à lui, mais j’avais mal. J’avais envie de m’assoir pour reposer mon genou mais je me devais de ne pas montrer que ça n’allait pas vraiment, surtout face à eux. En mon fort intérieur j’ai remercié le gendarme qui a demandé à ce qu’ils partent, pas qu’ils soient désagréable mais je doute qu’ils imaginent vraiment tout ce qu’il se passe et à quel point la situation est complexe.
De retour tranquillement dans ma chambre, sans vraiment de surprise j’ai forcé et mon corps me le fait payer. Une poche de glace et un oreiller, nous verrons de quoi demain sera fait. Espérer que tout revienne à la normale semble trop demander.
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