1. Histoire de Malden

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Joe Bacon

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Hey vous ! Oui, c’est bien à vous que je parle, avec votre air ahuri et votre dégaine de jeune loup de mer. Vous venez d’arriver ? Ah ! À peine étonnant ! Quoi ? Moi ? Ah moi je suis un vieux pêcheur… Je suis né ici, et je connais tous les recoins de l’île. Tiens, vous savez quoi, je vais vous raconter une histoire...
 
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Ère des découvertes

Cette histoire, elle débute en 1497. Mais avant ça, l’île n’était pas inconnue, loin de là. Elle servait de repaire aux pirates musulmans qui venaient des côtes du Maroc pour attaquer les navires marchands francs ou espagnols. Oh, Malden a été piétiné de nombreuses fois, c’est certain. Entre les pirates qui venaient s’y cacher et les soldats qui venaient les traquer, le sang a coulé bien trop de fois.


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La Trinité approche Malden, peinture de 1812 exposée au siège du gouvernement.

Mais en 1492, la donne change. Pourquoi ? Parce qu’un explorateur, Christophe Colomb, a découvert qu’au delà de la péninsule ibérique, d’autres terres existaient. Le développement du commerce triangulaire entre l’Afrique et les Amériques va vite s’étendre, et Malden est un point de passe stratégique. Le Royaume de France comprend vite l’enjeu, et va chercher à court-circuiter les Espagnols sur la conquête de l’île. Et voilà comment, en 1510, la Trinité, un navire marchand français, s’installe à Malden. D’ailleurs, on retrouve une trace de ce passé dans le village de Houdan qui porte le nom du capitaine du navire.

Plus tard, avec le temps, le comptoir commercial s’est agrandi. Malden a un grand avantage : sa proximité avec le détroit de Gibraltar. Avec le commerce d’esclaves en direction des Amériques, Malden a pris de l’ampleur. Au sud, un port a été construit. Plus tard, les habitants l’ont sommairement appelé Le Port. Au nord, une ville s’est bâtie sur les hauteurs, autour de trois églises. Il fut décidé de la nommer La Trinité, comme le nom du premier navire à s’installer sur l’île. Mais certains disent que c’est plutôt parce qu’il y a trois églises. Une sorte… D’hommage à la religion.

Parce que oui, avec la prospérité de l’île, les catholiques sont venus s’incruster dans la partie. Pendant longtemps, les Maldenois ont été de fervents catholiques. Encore aujourd’hui, de nombreuses églises se trouvent ici et là sur le territoire.


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Le grand siège de Gibraltar, de 1779 à 1783, où les anglais ont pu asseoir leur domination sur le rocher.

Le commerce des esclaves a fait prospérer Malden. Des vignerons se sont aussi installés, et beaucoup d’habitants pêchaient pour pouvoir se nourrir. Mais après le grand siège de Gibraltar, de 1779 à 1783, l’île a commencé à être isolée. Les navires passaient de moins en moins par Malden, les vignerons se sont appauvris malgré un vin de bonne qualité, et petit à petit l’île est tombée dans l’oubli.
 

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Ère industrielle



L’industrialisation est arrivée tardivement sur Malden. En 1882, les premières manufactures de coton ouvraient.

Jusqu’en 1882, l’économie de l’île tournait au ralenti. Avec la baisse drastique du trafic maritime, les Maldenois ont essayé de devenir autosuffisant. Un objectif très difficile à atteindre. La famine de 1875 fut la plus terrible : certains habitants se sont même rendus à des actes de cannibalisme…

Après ça, les bourgeois et les propriétaires essayèrent de tirer les leçons de la famine. L’économie s’est un peu étendue. Des sommes d’argent considérable ont été dépensées pour faire venir des machines à vapeur. Un champ de coton a été planté, et deux premières manufactures ont été ouvertes. Avec les premières exportations de vêtements, d’autres industries textiles sont arrivées sur l’île. Puis des industries de poisson salé. Les vignerons, eux, en ont profité pour doper leurs ventes. L’île a connu sa seconde période prospère… La dernière hélas.

L’industrialisation massive de l’île, dans un temps record, a entraîné de nombreux problèmes : les enfants étaient employés massivement dans les usines, les cadences étaient infernales, les Maldenois ont connu le chômage et la pollution… À l’aube d’un nouveau siècle, les premières grèves ont éclaté. En 1910, le gouvernement français abandonne Malden. Officiellement, pour n’avoir plus aucun comptoir commercial en Europe. Officieusement, pour ne pas avoir à faire face à la tension sociale et à la pauvreté de plus en plus importante. La première République Maldenoise est proclamée. Mais elle n’est gouvernée que par les propriétaires industriels.


La révolution de 1922, menée par le Parti communiste Maldenois.

Lorsque la Première guerre mondiale éclate, le conflit obnubile le peuple. De nombreux jeunes s’engagent dans la Légion étrangère française. Quand ils reviennent, en 1919 ou en 1920, certains sont porteurs des idées communistes qui ont mené à la Révolution d’octobre, en Russie. Le parti communiste Maldenois est créé et devient rapidement populaire. Jusqu’à la Révolution de 1922, où les communistes prennent le pouvoir. Malden s’isole alors du reste du monde.

Les communistes amènent avec eux d’importantes réformes : la fin de la propriété privée, la collectivisation, le plan quinquennal. L’économie, basée sur les industries textiles, a été tournée vers l’agriculture et l’auto-suffisance. Le coton a été peu à peu abandonné : aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul champ. La pêche a été favorisée, ainsi que les domaine du vin de mauvaise qualité. L’agriculture a repris.


Les Liberty ships américains se servent du Port pour décharger du matériel à destination du front européen.

Mais avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Malden s’est mis à craindre pour sa sécurité. Ne disposant pas d’une force armée et trop loin de l’URSS pour pouvoir compter sur elle, l’île s’est tournée vers les Alliés. Un nouveau gouvernement plus proche des idéaux de liberté fut formé pour plaire aux Américains, et les réformes communistes ont été abolies. Ainsi, pendant toute la durée de la guerre, les Américains se servent de Malden pour décharger du matériel à destination du front européen. Permettant ainsi d’améliorer les infrastructures du Port. L’île au sud-est fut aussi aménagé pour servir de base à une garnison de soldats américains.

Après la guerre, Malden toléra une présence américaine jusqu’en 1948. Espérant ainsi profiter du financement américain, le fameux plan Marshall. Mais les Occidentaux se méfiaient des Maldenois, d’anciens communistes après tout. Et comme Malden n’avait pas été activement dans la guerre, elle ne reçut aucun financement. Le gouvernement socialiste entra dans une colère noire. Tous les ressortissants américains furent expulsés de l’île. Les soviétiques en profitèrent alors pour rentrer dans la danse, Malden étant une île de choix pour nuire au bloc de l’Ouest.
 
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Ère moderne



Une manœuvre militaire russe, en 1968, dans la partie Nord de l’île de Malden.

Dans les années 1950, quelques timides rapprochements avec les soviétiques eurent lieu. Mais rien de concret : il s’agissait là de tester la réaction des Américains. Puis, en 1961, un premier accord de coopération économique fut signé. Suivi d’un accord de non-agression, en 1963. Avant de se déclarer officiellement alliés en 1965. Les soviétiques participèrent au développement de l’île avec la création d’une milice armée pour défendre Malden en cas d’invasion de l’OTAN. Un premier aéroport militaire fut construit au nord. Et en 1968, un exercice commun avec l’Armée Rouge fut organisé, en pleine crise du printemps de Prague.


Les troupes russes protègent l’île de Malden, en 1974. Certaines carcasses sont restés sur l’île.

Les relations entre Malden et le bloc de l’Ouest étaient de plus en plus critique. En 1974, un an après le premier choc pétrolier, des réserves de pétrole ont été découverte à proximité de l’île. Mais l’or noir était de si mauvaise qualité, et si profond, qu’il ne pouvait être exporté décemment : il est alors utilisé pour le pays. Malden devient énergétiquement autosuffisant. Seulement, la découverte du pétrole attira les convoitises américaines. Pour éviter toute invasion, le gouvernement Maldenois accepta une présence russe continue. Sur l’île au nord de Malden, un régiment aéroporté s’installa, alors qu’un détachement blindé construisit une base militaire au nord de Malden, près des plages.

Avec le temps, les soviétiques se mirent à construire des laboratoires sur leur base militaire pour expérimenter des armes chimiques. Le KGB, l’agence de renseignement soviétique, favorisa également le développement du trafic de marijuana, à partir de 1983, afin de noyer l’Europe de stupéfiants. Il se dit encore aujourd'hui que certains champs restent encore en activité, mais ce ne sont que des rumeurs.


Les soviétiques se retirent de l’île en 1988. La présence russe aura duré 14 ans.

Malden était sous cocon soviétique. Même si le gouvernement était resté socialiste, l’île profitait des ressources financières considérable de leur allié. L’URSS finançait tout. Mais en 1986, la Perestroïka, la réforme économique russe, mit petit à petit au soutien. Et en 1988, les soviétiques décidèrent de quitter l’île pour réduire les coûts de leur armée, fortement affaiblie en Afghanistan. Malden se retrouva à nouveau seule.


15 avril 1994. La milice gouvernementale bombarde Chapoi.

Le gouvernement socialiste réussit à survivre à la chute du bloc communiste. Mais la pauvreté atteint des taux records. Au même moment, une vague d’immigration vint attiser les tensions entre les Maldenois et les migrants. Des manifestations de plus en plus violentes eurent lieu. Et, finalement, le 15 avril 1994 à 9 h du matin, une patrouille de la milice gouvernementale fut prise à partie pour des insurgés, à Chapoi, demandant l’établissement d’une nouvelle république, la fin des lois socialistes et l’augmentation du pouvoir d’achat. En réponse, la milice gouvernementale bombarda Chapoi pendant toute la journée. Entraînant de nombreuses pertes civiles et le début de la guerre civile.


Des casques bleus espagnols dans les rues de la Trinité, le 1er mai 1994.

Directement impliqué par la fuite de nombreux Maldenois en direction des côtes de la péninsule ibérique, le gouvernement espagnol décida d’agir. Une résolution de l’ONU permit l’envoi, dans un délai record, de casques bleus, fournit uniquement par les espagnols. Début mai, les combats avaient cessés et les casques bleus patrouillaient partout dans l’île. Un accord fut trouvé et, le 4 janvier 1995, la deuxième République Maldenoise fut proclamée.


Les troupes de l’ancienne milice gouvernementale se rebellent contre le gouvernement, le 17 août 1995.

Mais le régime ne parvint pas à faire l’unanimité, avec un taux d’abstention record aux dernières élections. Le désarmement des combattants pris du temps. L’ancienne milice gouvernementale n’accepta pas de perdre son influence. Et le 17 août 1995, les soldats prirent les armes contre leur gouvernement. Assassinant tous les hommes politiques récemment élus.


La première intervention militaire espagnole, le 30 août 1995.

Les espagnols décidèrent d’intervenir une seconde fois. Sans l’accord de l’ONU cette fois. L’opération militaire débuta le 30 août 1995 par le débarquement d’une brigade blindée. L’attaque fut très agressive et amena, milieu septembre, à la neutralisation d’une grande partie de l’ancienne milice gouvernementale.


L’attentat de La Rivière, le 6 octobre 2005, tue quatre soldats espagnols.

À la suite de la première intervention militaire espagnole, les européens décidèrent, avec l’appui des Etats-Unis, de mettre Malden sous contrôle de l’Espagne. Dans un premier temps, les troupes militaires espagnoles occupèrent l’île. Un gouvernement fut nommé unilatéralement par les espagnols. Mais des mouvements indépendantistes apparurent rapidement. Début 2000, un homme surnommé “commandant Amrani”, un ancien migrant marocain, commença à unifier les indépendantistes. Jusqu’à orchestrer l’attentat de La Rivière, le 6 octobre 2005, où quatre soldats espagnols furent tué par l’explosion d’un engin explosif improvisé.


Les troupes espagnoles traquent le commandant Amrani, dans les environs de Goisse, le 12 octobre 2005.

Les troupes espagnoles bouclèrent alors l’île, avant de traquer Amrani. La Loi d’exception fut votée pour autoriser tous moyens visant à arrêter les indépendantistes. Et le 12 octobre 2005, les troupes espagnoles parvinrent à encercler la cache d’Amrani, près de Goisse. Celui-ci serait mort les armes à la main. Mais personne n’a été en mesure de le certifier… Enfin bon, je ne devrais pas dire ça.


Les émeutes de Catalogne, dans la nuit du 14 au 15 octobre 2019, relancent les velléités d'indépendance.

En tout cas, après ces événements, les espagnols comprirent qu’il fallait mieux réduire la pression. Les troupes militaires quittèrent l’île. Un accord de protectorat fut proposé aux Maldenois par référendum : le “oui” l’aurait emporté à plus de 90%... Mouais… En tout cas, de nombreux pays, dont la Chine et la Russie, condamnèrent la signature du protectorat. C’était un accord d’un autre temps qui n’avait plus lieu d’être aujourd’hui. Mais tout le monde a laissé faire, sans doute parce que ça arrangeait bien les gens.

C’est ainsi que Malden a été muselé… Jusqu’à ce que les émeutes éclatent, il y a quelques semaines, en Catalogne. On a beaucoup de point commun avec les Catalans. Et certains ici commencent à s’en rendre compte, et à espérer revoir le pays redevenir indépendant un jour…
 
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